Les professionnels de santé savent depuis longtemps que les lésions des cellules nerveuses périphériques jouent un rôle majeur dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT). Une étude récente publiée dans Human Molecular Genetics a suggéré que les lésions nerveuses ne sont peut-être pas le seul facteur influent. En utilisant des modèles murins de CMT, une équipe de chercheurs a découvert que les lésions musculaires entraînaient les symptômes caractéristiques.
À propos de la CMT
La maladie de Charcot-Marie-Tooth (CMT), également connue sous le nom de neuropathie héréditaire sensitivo-motrice, est un trouble neurologique qui affecte le système nerveux périphérique. Elle survient à la suite de mutations de divers gènes (CMT1, CMT2, CMT3), qui entraînent toutes la mort des nerfs périphériques. En fonction du gène affecté, cette maladie peut être héritée par une transmission autosomique dominante ou récessive. Il existe également une forme liée au chromosome X de la maladie, qui est transmise par des mutations du gène GJB1. Indépendamment de l’hérédité, les personnes touchées peuvent présenter des déformations du pied, des difficultés à marcher, des problèmes de la motricité fine, une faiblesse des mains et des pieds et des déformations du bas des jambes. Il n’existe actuellement aucun remède contre cette maladie, bien que la kinésithérapie et l’ergothérapie soient utilisées pour maintenir la force et l’utilisation musculaire. Des analgésiques peuvent également être prescrits.
À propos de l’étude
À l’aide de modèles murins de CMT intermédiaire dominante de type B (DI-CMTB), des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Suisse ont étudié les mécanismes de la maladie. Comme ce type de CMT est généralement le résultat d’un gène DNM2 muté, les chercheurs ont répliqué cette mutation chez les souris.
Par rapport au groupe témoin, les souris atteintes de CMT ont présenté des troubles légers de la motricité et de la démarche, ainsi qu’une légère diminution de la masse corporelle. Ces différences étaient attendues. Cependant, quelques détails ont surpris les chercheurs. Les anomalies axonales ou nerveuses attendues n’étaient pas présentes. Au lieu de cela, les souris présentaient des anomalies musculaires.
Les chercheurs ont remarqué un dysfonctionnement des nerfs et des muscles, mais il n’y avait pas de lésions nerveuses majeures. Cela signifiait que les défauts musculaires en étaient la cause. En approfondissant ces recherches, ils ont découvert des fibres musculaires touchées et une accumulation de macrophages immunitaires. Les autres résultats comprennent :
- Poids musculaire considérablement plus faible chez les souris atteintes de CMT
- Des niveaux plus élevés de gènes liés à l’inflammation et à l’organisation de la matrice extracellulaire étaient présents chez les souris atteintes de CMT
- Des niveaux inférieurs de gènes liés aux mitochondries et au métabolisme énergétique chez les souris atteintes de CMT
En fin de compte, ces résultats contredisent ce qu’on sait sur la CMT chez l’homme ; les lésions nerveuses jouent un rôle majeur. Pour expliquer cela, les chercheurs notent que les différences entre les souris et les humains peuvent en être la cause. Ils reconnaissent que des recherches supplémentaires sont nécessaires.
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