Le docteur Daniel Kastner, directeur du NHGRI, a récemment découvert une nouvelle maladie rare avec son équipe de recherche. C’est ce qu’on appelle le syndrome CRIA. Cette découverte a été publiée dans Nature.
CRIA
Le syndrome CRIA présente les caractéristiques d’une maladie auto-inflammatoire. Les symptômes du syndrome CRIA sont des fièvres constantes, des douleurs abdominales sévères, des maux de tête, des problèmes gastro-intestinaux, des ganglions lymphatiques enflés et parfois une hypertrophie du foie et de la rate. Ces symptômes persistent tout au long de la vie du patient, provoquant douleur, inconfort, handicap et diminution de la qualité de vie.
Quand un médecin fait passer des tests de dépistages de cancer ou d’infection aux patients et les résultats sont négatifs, les chercheurs se sont tournés vers le séquençage du génome. Ils ont découvert une mutation erronée chez les patients. Bien que chaque mutation soit unique, elles ont toutes affecté le même gène : RIPK1. Chaque patient avait une version saine du gène et une copie mutée.
Ils ont ensuite examiné 554 personnes souffrant de fièvre sporadique, de ganglions lymphatiques enflés et d’autres symptômes du syndrome CRIA ainsi qu’un quart de million d’individus dans une base de données publique. Ils voulaient savoir si ces mêmes mutations RIPK1 étaient présentes ailleurs. Quand ce n’était pas le cas, ils savaient qu’ils avaient découvert une nouvelle maladie.
Le Gène RIPK1
Le gène RIPK1 est responsable du codage de la protéine RIPK1. Une protéine différente est chargée de s’assurer que RIPK1 ne provoque pas d’inflammation dans toutes les cellules en la désarmant à un certain endroit. Chez les patients atteints du syndrome CRIA, la mutation du gène RIPK1 se produit au point de la séquence où la protéine est généralement désarmée. Cette mutation rend le RIPK1 indestructible.
Le nom de cette nouvelle maladie signifie syndrome auto-inflammatoire induit par le RIPK1 résistant au clivage (en anglais : cleavage-resistant RIPK1-induced autoinflammatory, signifiant CRIA), expliquant les mécanismes de cette maladie.
Pour mieux comprendre l’importance du RIPK1 dans le syndrome CRIA, les chercheurs des NIH ont utilisé un modèle murin avec l’aide du Dr Laloui et du Dr Silke en Australie. Ils ont découvert que les souris avec deux copies du gène muté n’ont pas survécu. Au contraire, les souris avec une copie correcte du gène et une copie mutante ont eu une réponse accrue à certains stimuli inflammatoires.
Chercher le traitement
Le Dr Kastner et son équipe n’étaient pas assez satisfaits avec la découverte de la cause de cette maladie. Ils voulaient trouver le traitement. C’était leur objectif ultime.
Tout d’abord, les thérapies standard utilisées pour réduire l’inflammation ont été utilisées. Ce sont les mêmes traitements utilisés pour la polyarthrite rhumatoïde et d’autres maladies chroniques ou auto-inflammatoires. Malheureusement, cela n’a eu pratiquement aucun effet pour les patients atteints du syndrome CRIA. Mais ils ont ensuite essayé un médicament appelé tocilizumab, qui est un médicament utilisé pour supprimer le système immunitaire du corps. Cette thérapie a efficacement réduit la fréquence des symptômes et leur gravité pour les patients. Sur 7 patients qui ont essayé le médicament, 5 ont eu des réponses positives. Pour certains de ces individus, ces résultats ont changé la vie.
La prochaine étape pour les chercheurs implique des recherches sur la raison pour laquelle le tocilizumab fonctionne comme traitement contre le syndrome CRIA. Des inhibiteurs spécifiques de RIPK1 sont également à l’étude. On soupçonne que ceux-ci peuvent non seulement aider au traitement de cette maladie récemment découverte, mais également à d’autres maladies inflammatoires.
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