Aux États-Unis, on estime que plus de 100 000 personnes deviennent handicapées ou décèdent chaque année à la suite d’un diagnostic erroné.
EurekAlert a récemment rapporté les résultats d’une équipe de recherche de Johns Hopkins. Le document a été publié en ligne dans la revue Diagnosis. L’équipe était dirigée par l’un des experts en sécurité de Johns Hopkins, qui avait analysé un vaste répertoire de déclarations de sinistre pour faute professionnelle médicale fournies par des compagnies d’assurance.
Les trois principales catégories étaient les infections, le cancer et les accidents vasculaires, représentant les trois quarts des blessures graves dues à des « erreurs de jugement médical ». L’équipe les appelle « les trois grandes maladies ». Les problèmes les plus courants pour chaque classe de maladie sont l’infection sanguine (sepsis), le cancer du poumon et les crises cardiaques.
Les erreurs de diagnostic sont les premières sur la liste des erreurs médicales les plus catastrophiques et les plus coûteuses. Le chef de l’équipe, le Dr David Newman-Toker, a expliqué que plus de 10 000 maladies accompagnées de symptômes ont été identifiées.
Un Cas de partialité
Cependant, le Dr Newman-Toker a mis en garde que le fait de ne mettre l’accent que sur les cas les plus graves pourrait causer une partialité. La raison pour laquelle les avocats poursuivent généralement des dossiers pour faute professionnelle du cancer est qu’il est plus facile d’établir une trace écrite. Cela détournerait l’attention des maladies chroniques à long terme telles que les migraines ou la sclérose en plaques. Beaucoup de ces maladies ont été mal diagnostiquées pendant des années.
L’équipe s’est occupée de ces problèmes en étudiant des données de « déclarations de sinistres non fait » en milieu clinique. Les résultats de ces études se sont révélés être similaires aux données sur les fautes professionnelles médicales selon lesquelles les trois grandes classes de maladies étaient évidentes. La seule différence était que le cancer se situait au troisième rang par rapport aux événements vasculaires et aux infections.
Au début, quand ils ont pris en compte ces énormes nombres, l’équipe n’a pas pu imaginer tenter de résoudre les problèmes de diagnostic erroné. Puis, après un examen plus approfondi, ils se sont rendu compte que les problèmes les plus graves se posaient dans un nombre relativement restreint de problèmes. Maintenant, il semblait y avoir un point de départ plus facile qui suscitait l’enthousiasme pour un plan visant à résoudre le problème.
La Source de la découverte
Plus de onze mille erreurs de diagnostic trouvées dans la base de données nationale du Système d’analyse comparative (en anglais : Comparative Benchmarking System, CBS) ont été analysées de 2006 à 2015. Le CBS contient des données provenant de quatre cents hôpitaux représentant plus de 180 000 médecins aux États-Unis.
À propos de la découverte
Les preuves démontraient clairement que les défaillances de jugement dans diverses cliniques représentaient 85% des cas mal diagnostiqués. Environ 71% de ces erreurs sont survenues dans des environnements ambulatoires tels que des cliniques ambulatoires et des urgences. Il a été constaté que la moitié infligeait des incapacités permanentes et la moitié entraînait la mort.
Environ 30% des enfants de moins de vingt ans ont été mal diagnostiqués par des cliniciens qui ont négligé d’identifier leurs infections.
Les chercheurs proposent les suggestions suivantes :
- Des outils d’aide au diagnostic (informatisés)
- Accélérer l’accès aux spécialistes
- Améliorer le travail d’équipe efficace
- Améliorer l’engagement du patient pendant le diagnostic
- Établir un retour d’information sur les performances de diagnostic
- Améliorer l’éducation au diagnostic par la formation par simulation.
Préparer les trois prochaines phases
La deuxième partie de l’étude en trois parties évaluera la fréquence des erreurs de diagnostic de quinze maladies courantes. La troisième et dernière partie de l’étude utilisera des ensembles de données nationales pour établir le nombre de personnes aux États-Unis qui ont subi des blessures chaque année à la suite d’erreurs de diagnostic.
Le Dr Newman-Toker a déclaré que l’amélioration du diagnostic était un impératif professionnel et moral en matière de santé publique.
Avez-vous ou un de vos connaissance reçu un diagnostic erroné ?
