Les symptômes qui affectent la motricité ne sont pas les seuls effets de la maladie de Parkinson ; de nombreuses personnes touchées éprouvent des problèmes de sommeil, entre autres symptômes. En fait, un groupe d’experts s’est récemment réuni pour discuter de l’insomnie, du syndrome des jambes sans repos et d’autres troubles du sommeil qui sont des troubles fréquents associés à la maladie de Parkinson. Ils ont organisé cette réunion en un webinaire organisé par la Michael J. Fox Foundation.
Les experts se sont d’abord occupé des troubles du sommeil : insomnie, hypersomnolence, syndrome d’apnées du sommeil, syndrome des jambes sans repos et trouble du comportement en sommeil paradoxal. Ils ont expliqué ce que chaque terme signifie, ainsi que son impact sur les patients. L’un des points soulevés était le moment de l’apparition des symptômes ; les troubles de sommeil et autres symptômes non moteurs se manifestent souvent avant les symptômes moteurs caractéristiques.
En passant à la cause des symptômes du sommeil, le panel a noté que d’autres symptômes de la maladie de Parkinson et des facteurs environnementaux peuvent également provoquer ou aggraver des troubles du sommeil. Les patients éprouvent également des mictions fréquentes, de l’anxiété, des effets secondaires du traitement et un inconfort physique en raison de leur état, qui peuvent tous avoir un impact sur le sommeil. Au-delà de la maladie de Parkinson, la consommation d’alcool ou de caféine, la température de la chambre et le fait de regarder un écran juste avant de se coucher peuvent également nuire à l’horaire de sommeil.
Alors, que font les médecins pour guérir ces troubles du sommeil ? La réponse est l’hygiène du sommeil.
L’Hygiène du sommeil
Une bonne hygiène du sommeil est la clé de la gestion des troubles du sommeil, qu’ils soient causés par la maladie de Parkinson ou pas. Afin d’exercer une bonne hygiène du sommeil, les médecins recommandent d’éviter les écrans de lumière bleue après la tombée de la nuit, d’éviter de longues siestes pendant la journée et de s’abstenir de l’alcool et de la caféine en fin de journée. Ils notent également l’importance d’une alimentation équilibrée et d’une routine d’exercice.
Comme les médicaments peuvent avoir un impact sur le sommeil, les patients atteints de la maladie de Parkinson doivent s’assurer qu’ils restent en contact avec leurs médecins. Il faut qu’ils discutent de la façon dont vous pensez que le médicament fonctionne, des effets secondaires et de la posologie.
D’autres recommandations pour améliorer l’hygiène du sommeil comprennent :
- Photothérapie
- Yoga, acupuncture et autres méthodes pour se détendre
- Une appli appelée Sleepio
Le CBD et l’hygiène du sommeil
De nombreuses personnes ont entendu parler du cannabis, en particulier du CBD, et de son potentiel pour aider les gens à dormir ; cependant, les médecins veulent rappeler à leurs patients qu’il y a peu de recherches sur ce sujet. De plus, il existe des directives minimales pour le CBD. Cela signifie que chaque patient doit l’essayer et voir ce qui fonctionne pour lui.
Bien que les professionnels de santé ne savent pas trop du CBD, ils conseillent aux patients atteints de la maladie de Parkinson d’éviter le THC. En effet, ils prennent souvent déjà des médicaments psychoactifs, tels que la lévodopa. L’ajout du THC au mélange pourrait entraîner de la confusion et des hallucinations.
La mélatonine est un autre outil possible pour les personnes qui veulent réguler leurs habitudes de sommeil, mais comme le CBD, les recherches sont minimes. Les benzodiazépines ont également été utilisées pour la régulation du sommeil.
Dormir avec la maladie de Parkinson
Il existe des méthodes qu’on peut employer pour améliorer le sommeil qui n’impliquent aucun médicament, dont l’une est un barrière d’oreiller. Comme les patients atteints de la maladie de Parkinson ont tendance à bouger beaucoup pendant leur sommeil, la création d’une barrière avec des oreillers peut les empêcher de trop bouger. Cette méthode est très utile si un patient partage un lit avec quelqu’un, car elle empêche le patient de bouger et de frapper son conjoint.
Si vous partagez un lit avec une personne atteinte de la maladie de Parkinson, il peut être déroutant ou même effrayant de la regarder avoir des hallucinations pendant son sommeil. Pour lutter contre ce problème, les médecins vous conseillent de réveiller une personne atteinte de la maladie de Parkinson si vous pensez qu’elle vous fera mal ou qu’elle se fera mal. Cependant, si ce n’est pas le cas, il vaut mieux les laisser dormir.
À l’avenir
Les professionnels de santé mènent des recherches pour étudier la manifestation des troubles du sommeil chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Un exemple est la Parkinson’s Progression Markers Initiative (PPMI ou « l’initiative pour les marqueurs de l’évolution de la maladie de Parkinson » en français).
On espère que les efforts de recherche va réussir, car l’amélioration du sommeil est très importante pour les patients atteints de la maladie de Parkinson et leur entourage. Non seulement ils se sentiront plus reposés, mais une bonne quantité de sommeil peut également aider à atténuer d’autres symptômes de la maladie de Parkinson.
À propos de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est une maladie évolutive qui affecte le système nerveux central (SNC). Il se caractérise par son effet sur le mouvement pendant cinq phases différentes. À mesure que la maladie évolue, la gravité augmente.
- La première phase est caractérisée par de subtils tremblements d’un côté du corps.
- À la phase deux, les symptômes sont plus visibles, avec des tremblements et une rigidité des deux côtés du corps.
- La troisième phase entraîne une perte d’équilibre et un mouvement ralenti.
- La quatrième phase rend impossible la vie autonome.
- La cinquième phase est la plus grave, car les patients ne peuvent ni se tenir debout ni marcher. Les hallucinations et les délires sont des symptômes courants de cette phase.
La maladie de Parkinson est causée par la mort de motoneurones, dont certains produisent de la dopamine. La dopamine est importante dans la transmission des messages aux muscles du cerveau, de sorte que la perte de dopamine entraîne la perte de la motricité. Une activité cérébrale anormale se produit lorsque ces neurones sont perdus. Les médecins ne savent pas pourquoi ces motoneurones meurent, mais ils soupçonnent quelques facteurs qui jouent un rôle, tels que la génétique, des facteurs environnementaux comme les toxines et les corps de Lewy.
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